La mycorhize, une histoire d’amitié entre les arbres et les champignons.

La mycorhize naît de la rencontre entre un champignon mycorhizien et la racine d’une plante. Les champignons sont de curieux organismes qui n’appartiennent ni au règne végétal ni au règne animal. Il en existe certains qui établissent avec les arbres une association symbiotique depuis des millions d’années, laquelle bénéficie à l’un comme à l’autre.
La mycorhize est une sorte « d’organe » crée par l’intersection entre les fines radicelles des plantes et les filaments microscopiques souterrains des champignons. Ces filaments enveloppent et pénètrent jusqu’au cœur des racines des arbres, et permettent un échange au niveau intercellulaire de ces deux organismes.
Le principal rôle de ces filaments souterrains est d’absorber de l’eau et des minéraux comme l’azote et le phosphate présents dans le sol et de les transporter dans les racines des arbres. Pour 1 mètre de racine on estime qu’il y a 1000 mètres de filament de champignons, ce qui permet aux arbres de pomper beaucoup plus d’eau et de nutriments. En échange les arbres fournissent l’aliment fondamental pour la survie de ces champignons : le sucre produit par la photosynthèse. Environ 20% des glucides produits par l’arbre peuvent servir à alimenter les champignons symbiotiques, en contrepartie la surface d’absorption de l’arbre est multipliée par 1000.
Cet échange équitable est appelé symbiose mycorhizienne.


En plus de ces échanges, cette symbiose offre à la plante un véritable rempart contre les polluants du sol ainsi qu’une action prophylactique. Les filaments des champignons partenaires filtrent les métaux lourds d’une part et de l’autre ils repoussent les bactéries nuisibles et les champignons parasites, protégeant les racines des arbres.
Ce dense tissu de filaments souterrains des champignons s’appelle le mycélium. Ces millions de filaments créent un incroyable réseau où sont connectés les arbres d’une forêt, mais également des centaines d’espèce de champignons, ainsi que des bactéries, qui échangent continuellement des informations, des nutriments, de l’eau. Ce réseau cotonneux souterrain ressemble à une sorte d’Internet végétal de la forêt.

Pour aller plus loin :
Peter Wohlleben, La vie secrète des arbres, Editions Les Arènes, Paris, 2017.
Jean-André Fortin, Christian Plenchette, Yves Piché, Les mycorhizes – La nouvelle révolution verte. Éditions Quæ et Multimondes, Québec, 2008.
Francis Hallé, « Des feuilles souterraines ? », Alliage, no 64,‎ mars 2009, p. 93.
Des vidéos :
Emmanuelle Nobécourt, « Le génie des arbres » (https://www.france.tv/documentaires/science-sante/1452709-le-genie-des-arbres.html)
Eric PAUL, « Les mycorhizes, une symbiose plante-champignon » (https://www.dailymotion.com/video/xf2tmm)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s